Fougère pendue

2021-9-1 UP

Les Japonais assistent à un été très particulier cette année. Tout est anormal : la tenue des J.O. et paralympiques en pleine pandémie due au nouveau coronavirus ; la chaleur exceptionnelle ; et le dérèglement de la nature et de la pensée humaine. Au moment où j’écris cet article, nous sommes à la mi-juillet et les J.O. n’ont pas encore commencé. Mais, j’imagine d’ores et déjà que les athlètes souffriront de cette chaleur. Je crains qu’ils ne soient mis en danger physiquement. Ceci fera l’objet d’un débat national, mais je ne vois pas d’intérêt à ce que cette manifestation sportive internationale soit tenue en contrepartie de la décision de ne pas accueillir de spectacles. Si celle-ci avait été repoussée encore d’un an ou au moins reportée à l’automne de cette année, la chose aurait été complètement différente. Pour celui qui a vu s’enthousiasmer les spectateurs de matchs de base-ball aux Etats-Unis et ceux de matchs de foot de la Ligue des champions en Angleterre, la décision des organisateurs des J.O. de tenir ces derniers à huis clos est fort regrettable. Un petit plus de patience et de persévérance aurait rendu les Japonais plus heureux. A partir du moment où l’on lance le slogan « les athlètes en premier », il vaut mieux éviter de causer des soucis à ces derniers. La conclusion à laquelle les responsables des J.O. sont arrivés pourrait donner des conséquences sur l’avenir du Japon.

A propos, avec la fin de la saison des pluies, normalement, les cigales commencent à chanter. Le paysage estival est également caractérisé par les lumières émises par le soleil ardent et le chant du fûrin (clochette en verre pendue en été à l’avant-toit des maisons). Il y a ce qu’on appelle ‘tsurishinobu’ (fougère pendue) qui me fait plaisir. C’est un objet fait d’une tige ou d’une racine de fougère que l’on pend à l’avant-toit et qui sert à donner la sensation de fraicheur. Je me souviens que, lorsque j’étais petit, mon père arrosait chaque matin cet objet. Et ce végétal me paraissait très mystérieux.

Depuis lors, j’ai commencé à m’intéresser à la famille des fougères. Jusqu’à la fin des études universitaires, chaque fois que je passais mes vacances d’été à la résidence secondaire de Sarashina, je cueillais des fougères dans la montagne qui se trouvait derrière celle-ci et les plantais dans le jardin. La famille des fougères est le premier végétal qui poussa sur terre depuis la naissance du Globe. On ne sait pas combien de types de fougères existent. De toute façon, on en trouve partout et j’ai essayé de fabriquer un objet dont j’ai parlé tout à l’heure, mais je n’y suis jamais arrivé. Maintenant, je ne fais qu’attendre que quelqu’un m’en offre…

L’anomalie de la nature que j’ai évoquée tout au début de cet article concerne les grillons. Comme je l’ai déjà dit auparavant, ce sont des cadeaux qu’on m’a offerts. Cette année, curieusement, ils ont commencé à chanter avant même la fin de la saison des pluies. Ils auront été transformés en insectes du début d’été à la faveur de la chaleur caniculaire.